Signes d'Alerte pour le tout petit

Argumentaire de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur les signes précoces de l'autisme dans son guide sur l'Etat des connaissances de l'Autisme et autres Troubles Envahissants du Développement - Janvier 2010
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-03/autisme__etat_des_connaissances_argumentaire.pdf

 

Ce paragraphe fait état des signes d’alerte que recherchent les médecins de première ligne (médecins généralistes, pédiatres, médecins de PMI…) par l’interrogatoire des parents et l’examen de l’enfant.

Dans notre pays, les enfants sont examinés dans le cadre d’examens de santé systématiques pratiqués au cours des deux premières années. Habituellement, ces examens sont effectués par des médecins généralistes, des pédiatres ou des médecins de PMI. Ces professionnels sont donc dans une position stratégique pour le repérage d’enfants à risque et ils doivent être capables de rechercher et d’identifier les signes d’alerte pour prendre en charge et orienter ces enfants de façon appropriée.

Les inquiétudes des parents évoquant une difficulté de développement de leur enfant (langage et socialisation) doivent être prises en compte car elles sont fortement corrélées à une anomalie effective du développement. Elles doivent donc être un signe d’alerte pour les professionnels de santé et faire rechercher un trouble du développement et/ou un TED.

  • Dès la première année, on peut mettre en évidence comparativement à des groupes d’enfants au développement typique des différences comportementales dans les groupes d’enfants ayant évolué vers l’autisme. Des résultats d’études prospectives récentes (frères et sœurs puînés d’enfants avec autisme) suggèrent la valeur prédictive dès 12 mois de l’absence ou de la rareté :
    • du sourire social ;
    • du contact par le regard ;
    • de l’orientation à l’appel du prénom.
  • De nouveaux items ont été ajoutés aux examens systématiques de la première année dans la dernière version du carnet de santé (en vigueur depuis le 1er janvier 2006) :
    • à l’examen du 4e mois, les items « vocalise » et « rit aux éclats » ;
    • à l’examen du 9e mois, les items « pointe du doigt » et « joue à : “Coucou, le voilà” ».
  • Autour de 18 mois en moyenne mais parfois avant, certains signes doivent alerter sur un risque d’évolution vers un TED et nécessitent avis et bilans spécialisés, en même temps que démarrent des mesures d’accompagnement de l’enfant et de sa famille :
    • passivité, niveau faible de réactivité/anticipation aux stimuli sociaux ;
    • difficultés dans l’accrochage visuel, difficultés dans l’attention conjointe ;
    • retard de langage, absence de pointage, absence de comportement de désignation des objets à autrui, absence de jeu de « faire semblant ».
  • Chez un enfant de moins de 3 ans, les signes d’alerte d’un risque de TED sont les suivants :
    • communication : perturbations dans le développement du langage, utilisation inappropriée du langage, peu de réponses quand on l’appelle par son prénom, déficits dans la communication non verbale ;
    • socialisation : manque d’imitation, ne montre pas les objets à l’adulte, manque d’intérêt pour les autres enfants ou intérêts inhabituels, difficultés à reconnaître les émotions d’autrui, restriction des jeux imaginatifs en particulier, dans son monde, n’initie pas des jeux simples ou ne participe pas à des jeux sociaux imitatifs, préfère les activités solitaires, relation étrange avec les adultes (indifférence ou familiarité excessive) ;
    • intérêts, activité et autres comportements : hypersensibilité tactile ou auditive, maniérisme moteur, balancements, agressivité, conduites oppositionnelles, résistance aux changements, activités répétitives avec les objets (par exemple pour les aligner ou éteindre/allumer la lumière).
  • Quel que soit l’âge, l’existence d’une régression dans le développement (du langage ou sociocommunicatif en particulier) doit motiver avis et bilans spécialisés.
  • Une attention particulière doit être portée aux fratries, en raison :
    • du risque de récurrence d’un TED ;
    • du risque de problèmes de développement ou de problèmes psychopathologiques.
  • Quelques signes ont une valeur « d’alerte absolue » d’un trouble du développement et doivent conduire à demander rapidement un avis et des examens spécialisés. Ces signes sont les suivants :
    •  absence de babillage, de pointer ou d’autres gestes sociaux à 12 mois ;
    •  absence de mots à 18 mois ;
    • absence d’association de mots (non écholaliques) à 24 mois ;
    •  perte de langage ou de compétences sociales quel que soit l’âge.

 

Pour aller plus loin, voici les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur

les signes d’alerte, repérage, diagnostic et évaluation chez l’enfant et l’adolescent

 https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_468812/recommandations-pour-la-pratique-professionnelle-du-diagnostic-de-l-autisme

 

Ce site est un outil d’aide au repérage des écarts inhabituels de développement, destiné au médecins de 1er recours. Le guide présenté a été élaboré par les sociétés savantes françaises et validé par la HAS. Grâce à ce site, les médecins peuvent confronter leurs constats cliniques au guide de repérage ou s’entraîner à son utilisation avant d’entamer le dialogue avec les parents dans le cadre d’une consultation dédiée.

http://tndtest.com/

 

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